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Avantages sociaux: les gaffes qui coûtent cher

Les avantages sociaux peuvent ajouter l’équivalent de plusieurs milliers de dollars à votre rémunération. À condition de bien les connaître… et de les utiliser!

«Qui ici refuserait une augmentation de salaire? Levez la main.» Louis Lamontagne, conseiller en assurances et rentes collectives au Groupe financier ProSphère, observe en silence la quarantaine d’employés d’une PME de Val-d’Or à qui il donne une présentation sur les avantages sociaux. Personne ne se manifeste. Pourtant, la plupart d’entre eux le devraient.

L’employeur leur offre de verser 2 % de leur salaire dans un régime de retraite collectif. À une condition: que ceux-ci y cotisent pour une somme équivalente. Seuls 18 % des employés de la PME le font.

Perdre ainsi une contribution patronale par refus de cotiser au régime de l’entreprise est, de loin, l’erreur la plus coûteuse lorsqu’il s’agit de bénéficier de ses avantages sociaux. En cotisant pendant 20 ans et en se basant sur un rendement annuel de 4 %, un employé qui gagne 50 000 dollars par année se prive, à la retraite, d’une somme de 61 938 dollars. Ouch!

«Les gens disent: “Si ça me coûte de l’argent, je laisse tomber”», expli­que Louis Lamontagne. Pourtant, il s’agit de l’un des placements les plus payants qui soient: en égalisant la cotisation du travailleur, l’employeur double l’investissement. Vue sous cet angle, la somme prélevée sur sa paye s’avère plus facile à digérer.

Tous ne peuvent toutefois pas profiter de cette astuce. Dans bien des cas, la participation au régime de retraite est obligatoire et la cotisation du travailleur n’a aucune incidence sur la somme versée par l’entreprise. Mais cela ne doit pas empêcher un employé de faire belle figure.

En 2009, Éric L’Hérault, 47 ans, s’est assis avec le patron de l’entreprise de distribution où il travaille pour négocier son augmentation de salaire annuelle. L’offre initiale du boss: 2,5 %. Ce qu’il a obtenu: 4 %… dans son régime de retraite.

Avec la formule choisie par l’entreprise — un régime de participation différée aux bénéfices (RPDB) —, son employeur épargne de l’impôt sur chaque cotisation. Accorder les 4 % demandés ne lui coûtait donc pas plus cher que la hausse proposée, tandis qu’Éric L’Hérault obtenait des milliers de dollars supplémentaires.

En répétant ce truc à quelques reprises, Éric L’Hérault a accumulé un fonds de pension enviable. Cela n’aurait jamais été possible sans connaître le RPDB, sans compren­dre son fonctionnement, sans savoir comment en profiter. Bref, sans être informé.

«Trop de personnes connaissent mal leur régime de retraite», constate Louis Lamontagne. Et trop d’employeurs rechignent à organiser des séances d’information. Les répercussions sont pourtant considérables: le taux de participation au REER collectif de la PME de Val-d’Or a bondi à 91 % après la présentation du conseiller!

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La méconnaissance touche aussi les assurances collectives. «Beaucoup de gens ignorent ce qui est couvert», affirme Nathalie Laporte, vice-présidente du développement pour les groupes et entreprises au Mouvement Desjardins. Résultat: des travailleurs paient de leur poche des soins et services remboursables ou, pire encore, ils s’en privent.

Lire le feuillet remis par l’employeur est un bon début. Mais Nathalie Laporte conseille vivement de visiter de temps à autre le site de l’assureur. En plus d’une description détaillée de sa couverture, on peut souvent y trouver des services préventifs variés, tels qu’un outil d’évaluation de la santé, des conseils de vie saine, un répertoire de médecins ou du soutien personnalisé avec une infirmière.

N’empêche, même en se tenant informé, des nuances risquent d’échapper aux plus attentifs. «Il y a tellement de petites choses qu’on ne sait pas ou qu’on ne remarque pas», note Nathalie Laporte. Par exemple, en cas de mutilation accidentelle, un assuré pourrait recevoir un dédommagement pour l’adaptation de son domicile à ses nouveaux besoins. Ou si un médecin lui donne moins de 24 mois à vivre, il pourrait toucher des paiements anticipés de 50 % sur son assurance vie. Bref, en cas de situation difficile, il faut vérifier si l’on est couvert d’une manière ou d’une autre. «L’assurance existe pour ces moments-là.»

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De plus en plus d’entreprises offrent un compte de soins de santé à leurs employés. «Il s’agit d’une somme annuelle, généralement de 300 à 500 dollars, que les travailleurs peu­vent utiliser comme ils le désirent», explique Nathalie Laporte. Ortho­dontie, massothérapie, psychologie, physiothérapie, alouette. On peut même y puiser pour payer une franchise sur des soins médicaux couverts. Ne laissez surtout pas ce compte intouché.

La manière dont les employés utilisent leurs assurances peut avoir une incidence sur les primes payées par l’employeur… et celles prélevées à même la paye. Particulièrement en ce qui a trait à l’assurance médicaments. Selon le Mouvement Desjardins, cette couverture représente à elle seule de 50 % à 60 % du coût d’un régime en entreprise!

Acheter des médicaments de mar­que déposée sans considérer les options génériques ou sans prendre le temps de magasiner — les prix varient considérablement d’une pharmacie à une autre — risque d’entraîner à la longue une hausse des primes. «Pas grave, mon patron couvre 100 % des assurances», dites-vous? Une augmentation des coûts pourrait le convaincre de refiler une partie de la facture à ses employés.

Le personnel de certaines grandes entreprises a accès à un programme de rabais. Celui du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, par exem­ple, peut obtenir des tarifs préférentiels dans des spas, hôtels, restaurants, cinémas et divers commerces. Dans certaines sociétés, ce programme comprend même des électroménagers et des condos! Avant de faire une sortie ou un achat, il peut être payant de jeter un œil à la liste complète. Mais acheter des produits et services sous le seul prétexte que le prix est réduit n’est pas toujours un avantage. Ça peut même être une gaffe.

Source: L’actualité