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Ottawa s’attaque au prix des médicaments brevetés

Au Canada, les prix des médicaments brevetés sont parmi les plus chers au monde. Cette réalité devrait changer avec une réforme, annoncée aujourd’hui, visant à mieux protéger la population contre le prix excessif des médicaments. Un premier pas vers un régime national d’assurance médicaments, assure le gouvernement fédéral.

« Tous les changements vont vraiment nous aider à baisser le prix des médicaments et c’est vraiment le but ultime », s’est enthousiasmée la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, dans une entrevue téléphonique avec La Presse.

 Les modifications devraient entrer en vigueur dans un an. Pour déterminer si le prix d’un médicament est excessif, le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) vérifie combien il se vend au détail dans d’autres pays comparables. L’une des modifications annoncées vient changer la liste des États servant de référence. Ainsi, la Suisse et les États-Unis, où les prix des médicaments brevetés sont les plus élevés au monde, disparaissent de la liste, remplacés par l’Australie, la Belgique, le Japon, les Pays-Bas, la Norvège et l’Espagne.

Le CEPMB obtiendra aussi les prix réels facturés, y compris les rabais accordés – souvent offerts confidentiellement. « Dans le passé, on avait seulement le prix d’affiche, on n’avait pas accès au prix réel, a précisé Mme Petitpas Taylor. Maintenant, avec l’information qu’ils doivent nous donner, l’agence pourra fixer un prix plafond et aura une meilleure idée si les prix affichés sont raisonnables. » Si le Conseil juge le prix d’un médicament breveté excessif, il peut ordonner au titulaire du brevet de le réduire et de rembourser les dépenses excédentaires.

La représentativité du prix par rapport à sa valeur thérapeutique et de son incidence sur les dépenses en santé sera aussi évaluée.

« Un plan national pour tout le monde »

Les mesures ne touchent que les médicaments brevetés, de juridiction fédérale. Les médicaments génériques remboursés par les régimes publics des provinces sont de compétence provinciale.

 Les changements pourraient permettre d’épargner 13 milliards sur 10 ans, estime le gouvernement. Il s’agit d’un premier pas vers un régime national d’assurance médicaments, souligne Mme Petitpas Taylor. « C’est vraiment une grosse étape qu’on doit franchir pour s’assurer qu’on peut aboutir à mettre sur pied un plan national pour tout le monde », a-t-elle dit.

Au Québec, les personnes doivent obligatoirement être couvertes par le régime public d’assurance médicaments ou par un régime privé. L’annonce d’une nouvelle étape vers la création d’un régime d’assurance médicaments pancanadien au dernier budget fédéral avait causé des remous en mars dernier. La ministre québécoise de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, avait réitéré la compétence de la province en santé, évoquant le recours à un droit de retrait avec compensation.

Il est trop tôt pour le moment pour connaître les modalités de ce futur régime. La ministre fédérale de la Santé estime cependant que « les changements réglementaires qui vont être mis sur pied vont entraîner des économies pour le Québec aussi ».

Source:  lapresse.ca